Privatisation des autoroutes : le mauvais calcul du gouvernement

Publié le par Parti Socialiste de Saint-Germain-en-Laye

Les récentes augmentations de tarifs décidées par le réseau autoroutier privatisé Paris-Rhin-Rhône démontrent le caractère funeste de la privatisation des sociétés d'autoroutes.

La privatisation des trois sociétés françaises concessionnaires d'autoroutes a rapporté à Bercy 10,8 milliards d'euros. Jadis peu rentables, du fait de l'importance des emprunts qu'elles devaient rembourser, celles-ci sont largement bénéficaires depuis 2002 (647 millions de bénéfices cumulés en 2004 pour les trois sociétés). A l'avenir, leurs profits sont voués à s'envoler, les investissements les plus lourds étant déjà réalisés. Ainsi, on estime qu'elles dégageront 37 milliards de bénéfices d'ici à 2032, soit autant de pertes pour l'Etat qui ne touchera plus ses dividendes.

En cédant, les sociétés d'autoroutes, le gouvernement a donc privé l'Etat de ressources à long terme.

Plus grave encore, il a privatisé l'impôt, puisqu'il a laissé les sociétés exploitantes libres de décider seuls des hausses de péages. Ce que l'une d'entre elles, le réseau Paris-Rhin-Rhône (APRR), vient déjà de décider : +2,47% pour les véhicules légers et +3,46% pour les poids lourds à compter du 1er octobre, soit l'une des plus importantes hausses de ces dernières décennies.

Cette nouvelle ponction sur le pouvoir d'achat des usagers est imputable aux choix du gouvernement, qui, pour boucler son opération, a laissé les autoroutes Paris-Rhin-Rhône promettre à ses futurs repreneurs, un dividende représentant jusqu'à 80% de bénéfices nets la première année !

Le Parti socialiste s'est mobilisé contre ce bradage du patrimoine national contraire à l'intérêt général, à la cohésion territoriale et nationale et au respect de l'environnement. Aujourd'hui il s'avère que la droite n'a prévu aucun garde-fou, n'a conservé aucun droit de regard sur les comptes de ces sociétés, ce qui permet à leurs repreneurs de réaliser des augmentations sans les justifier. Il est urgent de rappeler que la propriété des autoroutes et des sociétés qui assurent leur exploitation doit rester sous contrôle public... Nouveau cahier des charges, rachats... plusieurs solutions existent, aucune d'entre elles ne doit être écartée.

Pascale Le Néouannic
Secrétaire national du PS aux transports

Publié dans Transports

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