Tarifs municipaux : Saint-Germain, une ville chère, l'exemple de la bibliothèque (1/3)
Lorsque Jean Laurent, conseiller municipal PS, a rappelé ce constat en conseil municipal lors du dernier débat budgétaire, le maire UMP de Saint-Germain a nié ce diagnostic en des termes particulièrement hautains, balayant du revers de la main notre comparaison de tarifs basée sur quelques exemples qui, selon lui, ne reflètent pas la réalité.
En réponse à cette critique que nous estimions injustifiée, nous avons mené une enquête approfondie sur un échantillon de communes incontestable : toutes les communes de plus de 20.000 habitants du département, ainsi que les communes limitrophes de Saint-Germain dont la population est un peu inférieure à 20 000 habitants. Les résultats sont accablants : dans tous les domaines, la ville de Saint-Germain pratique des prix nettement plus élevés que la moyenne des villes sondées.
Concernant les bibliothèques, nous avons défini deux profils d’usager : un étudiant de 23 ans (1) et un adulte actif (2).
Les tarifs annuels 2007 sont les suivants :
La comparaison entre Saint-Germain et la moyenne des villes sondées est nette :
· Un étudiant Saint-Germanois doit payer plus du triple pour s’inscrire à la bibliothèque qu’un étudiant de la moyenne des villes sondées.
· Un adulte Saint-Germanois doit payer 70% de plus que la moyenne des autres villes.
Mais, après deux relances, la directrice de la médiathèque a refusé de nous communiquer la taille du fonds (nombre de livres et de CD / DVD) et nous a suggéré de «bien vouloir transmettre [notre] demande à Monsieur le Maire»! Aucune autre commune ne nous a refusé cette information, qui est aisément disponible dans les logiciels utilisés par les médiathèques. Après les victimes de la circulation et les pertes sur la dette du Sidru, encore un exemple de la transparence du maire sortant!
En cherchant bien, nous avons tout de même fini par trouver sur le site de la Lecture Publique le nombre de livres de notre bibliothèque : 93 000 livres. Pour 42 000 habitants, cela représente 2,2 livres par habitant, soit 24% de moins que la moyenne de la strate nationale (2,9 livres/hab).
Il y a décidément beaucoup de vérités qui dérangent à Saint-Germain.
Il est intéressant d’observer que la majorité des communes pratique la gratuité pour les étudiants. Ce choix politique, que nous demandons de longue date, n’est plus l’apanage des villes gérées par la Gauche. En effet, on remarque dans cette catégorie certaines villes actuellement gérées par la Droite, comme Versailles, Mantes-la-Jolie et Le Chesnay. A Saint-Germain la gratuité est limitée au fonds pour enfants.
Prolongeons cette analyse par un graphique, montrant la répartition des communes en fonction de ces deux prix, utilisés comme les coordonnées horizontales (prix pour un étudiant) et verticales (prix pour un adulte) :
· En vert : Gratuité totale, 27% des communes
· En bleu : Gratuité pour les étudiants, 27% des communes
· En orange : Prix symbolique pour les étudiants, 18% des communes
· En rouge : Prix élevé pour tous, 23% des communes
Pour une autre politique de la culture
Notre analyse est, que cela plaise ou non au maire de Saint-Germain, que sa politique de tarifs élevés est favorable aux plus aisés. Elle laisse de côté de nombreux Saint-Germanois qui, par manque de moyens, n’ont pas accès à la culture ainsi, comme nous l’illustrerons ultérieurement, qu’au sport ou à la cantine scolaire.
Nous sommes favorables à un meilleur équilibrage entre les revenus des impôts et ceux des usagers. Concrètement, nous sommes favorables à un accès gratuit aux étudiants jusqu’à 25 ans, et un prix pour adulte voisin de la moyenne départementale, entre 10 et 15 € par an.
Emmanuel Fruchard
1) Précisément, il s’agit d’un étudiant de 23 ans habitant la commune et intéressé par le fonds de livres et l’accès à internet (pas les CD / DVD quand cette distinction est faite).
2) Précisément, il s’agit d’un adulte habitant la commune qui ne bénéficie d’aucune réduction (jeune, chômeur, plus de 65 ans) et qui est intéressé par l’ensemble du fonds.