Cet air que nous respirons : la pollution de l’air à Saint-Germain-en-Laye
Quel air respirons-nous à Saint-Germain ? Qu’en est-il concrètement pour un habitant qui circule au quotidien dans nos rues, pour se déplacer vers son travail ou faire ses achats ?
L’expérience suivante illustre notre exposition quotidienne aux pollutions atmosphériques.
Un Saint-Germanois du quartier Alsace-Péreire qui se déplace souvent à vélo en ville a utilisé un masque avec, courant mars, un filtre neuf :
Quatre mois plus tard, voici la comparaison entre le filtre usagé et un nouveau filtre propre :
Le côté extérieur du masque porte également des traces de l’absorption de particules :
Voilà en quelques mois ce que donnent une circulation très modérée en ville (1,2 km matin et soir) plus quelques déplacements, surtout le week-end.
Au-delà de cet exemple, que savons-nous de la pollution de l’air ?
Contrairement à la propreté de l’eau et aux nuisances sonores, nous avons peu d’informations sur l’air que nous respirons. Cette question n’a pas été à l’ordre du jour du conseil municipal depuis février 2005.
Même si une station de relevé est présente à Saint-Germain (rue Albert Priolet), elle n’est pas utilisée en permanence. Les stations permanentes de relevés sont assez lointaines : Garches pour l’ozone (O3), Versailles pour le dioxine d’azote (NO2) et Nanterre pour les particules PM10.
Les relevés d’Airparif pour la station de Saint-Germain montre une donnée par an : la moyenne annuelle NO2, qui est de 72 µg/m3, alors que la directive européenne 2008/50/CE fixe une valeur limite pour la moyenne annuelle à 40 µg/m3 (source : http://www.airparif.asso.fr/reglementation/normes-europeennes).
Ce niveau d’exposition est loin d’être en baisse, les variations depuis 2007 sont les suivantes, comparées à la station de Versailles, qui se trouve dans une rue à proximité de la mairie, qui n’a qu’une voie de circulation automobile :
(sources : Airparif, www.airparif.asso.fr)
Cette différence entre Saint-Germain et Versailles s’explique principalement par le trafic routier, élevé rue Albert Priolet. En effet le trafic routier est à l’origine de 55% de ce polluant :
(sources : Airparif, www.airparif.asso.fr)
Plus globalement, le site d’Airparif estime la pollution par commune et on voit le tableau suivant pour Saint-Germain sur l’année 2013 :
(source : Airparif, www.airparif.asso.fr)
Nous avons donc eu 85 jours de pollution moyenne et 19 jours de pollution élevée en 2013.
Chacun peut se faire une idée approximative de la pollution due au trafic routier dans sa rue en consultant la carte des nuisances sonores, présentée en conseil municipal le 8 avril 2010 :
Devons-nous continuer à subir la pollution atmosphérique sans réagir ?
Ne devrait-on pas s’interroger plus sur l’air que nous respirons ?
Nous suggérons deux actions :
Diagnostic : Interroger nos élu-e-s sur le niveau de pollution de l’air. Combien de Saint-Germanois vivent dans des rues qui sont au-dessus de la norme européenne (pas seulement pour les NO2) ?
Plan d’action : A partir de ce diagnostic, comment réduire la pollution dans les rues les plus au-dessus de la norme ? Le trafic routier est principalement concerné, mais ce n’est pas le seul facteur.
Les problèmes de pollution de l’air ne sont probablement pas limités à la rue Albert Priolet et – pour des raisons différentes – aux abords de la blanchisserie (voir notre dernier article sur ce thème). Il est temps de cesser d’ignorer ce problème, alors que l’on sait à l’échelle de la France qu’il touche un grand nombre de personnes : 1400 décès prématurés dans Paris et la petite couronne, soit un abaissement moyen de l’espérance de vie de 6 mois rien que pour les particules fines, auxquels il faut ajouter des maladies chroniques, telles que bronchites, rhinites et asthme.