Le centre IVG de l'hôpital de Saint-Germain menacé
Nouvel épisode révélateur des grandes difficultés financières de l'hôpital de Saint-Germain, le plus important centre d'orthogénie des Yvelines est menacé par des réductions de moyens. L'hôpital de Saint-Germain est un des rares établissements yvelinois à pratiquer des interruptions volontaires de grossesse.
Ci-dessous un article du Parisien du 15 janvier 2010
Le centre IVG menacé
Nouveau coup dur pour l’hôpital intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye. Son service d’IVG, le premier du département, est en sursis.
Décidément, 2010 commence aussi mal que 2009 s’est terminé au centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye. Après les affaires de marchés publics truqués, les déboires de la radiothérapie et la grève en cours au sein du service d’entretien, c’est au tour du service d’IVG d’entrer dans une sérieuse phase de turbulences.
Ainsi, hier, lors de la cérémonie des vœux de l’hôpital de Poissy, Frédérik Bernard (PS), le maire de la ville, a fait part publiquement de ses craintes à propos des menaces qui pèsent sur le centre d’orthogénie où sont assurées environ 1500 IVG par an. Ardent défenseur du service public, il a dénoncé une réduction des moyens.
«Ces droits ont été conquis et inscrits dans la loi il y a quarante ans»
A ce jour, dans le département, les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont assurées dans les hôpitaux de Rambouillet, de Versailles, de Saint-Germain-en-Laye, de Trappes et du Chesnay. Chaque année, environ 3000 IVG sont pratiquées, dont près de la moitié au centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain. «Nous ne pouvons accepter aucun recul en matière de droit pour les femmes à choisir leur contraception et avoir recours à l’IVG, a souligné Frédérik Bernard dans son discours. Les moyens se trouvent sans cesse réduits, l’activité du centre est diminuée et son avenir est menacé.» Selon lui, le service d’orthogénie de Poissy-Saint-Germain pourrait cesser ses interventions à partir du mois d’avril. L’édile a surpris la direction et les personnels de l’établissement en évoquant le sujet durant la cérémonie des vœux. Il a rappelé que le droit à l’IVG est «un droit fondamental pour les femmes».
«Ces droits ont été conquis et inscrits dans la loi il y a près de quarante ans», insiste-t-il. Il a donc lancé un appel à la mobilisation pour sauver le centre d’orthogénie. Créé en 1978, ce fut le premier des Yvelines. «La responsabilité des pouvoirs publics est aujourd’hui d’assurer un recours effectif à la contraception et à l’IVG», affirme-t-il. «La responsable du centre d’orthogénie ne démissionne pas, mais doit faire valoir son droit à la retraite», indique Nicolas Fouques, le directeur des ressources humaines de l’hôpital. Quand à Christine Estay, la directrice des affaires médicales, elle se veut rassurante. «Cette activité est incontournable, elle sera maintenue, prévient-elle. C’est non négociable.» Une façon de mettre, tout de suite, la pression sur le conseil général. C’est en effet le département qui finance le fonctionnement de ce service vital pour la santé publique.
Le Parisien
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