Les 6 questions sur le dossier d'un futur hôpital

Publié le par Parti Socialiste de Saint-Germain-en-Laye

Entr--e-h--pital.r--duit.JPGPourquoi l’arrêt en février dernier du projet d’un nouvel hôpital public de 834 lits sur un site unique à Chambourcy ?

L’hôpital de Poissy, inauguré en 1965, compte 850 lits. L’hôpital de Saint-Germain, situé en centre-ville et dont certains bâtiments datent du XIXème siècle, dispose d’une capacité aujourd’hui de l’ordre de 400 lits. Les deux hôpitaux ont fusionné le 1er mai 1997. Cette fusion reposait sur un partage d’activités hospitalières sur les deux sites. Le déroulement de la fusion a entraîné un combat politique très dur entre le Maire actuel de Saint-Germain et l’ancien Maire de Poissy, pourtant tous les deux UMP. De plus, de nombreuses activités ont été transférées à Poissy. Cette situation entraîne aussi des tensions dans les communautés médicales. L’Agence Régionale de Santé, constatant un déficit d’exploitation cumulé selon elle de plus de 80 millions € et un déficit courant annuel de l’ordre de 10 millions ainsi qu’un projet médical à retravailler, a suspendu le projet d’un site unique de 834 lits sur Chambourcy, alors que les terrains ont déjà été acquis en septembre 2010 pour 21 millions d’euros.

Quelle est la responsabilité des élus dans ce dossier ?

Le rapport de mission de Janvier 2011 de l’ARS précise* « ...la présence très forte des élus, les atermoiements de la tutelle, ont considérablement pesé et pèsent toujours sur l’hôpital et son climat ». Dans le contexte de ces dernières années, le rapport pointe l’arrivée des cliniques sur le site de Saint-Germain « ...elle (l’arrivée) supposait le développement de la coopération public-privé et l’implantation de deux cliniques de Saint-Germain sur le site hospitalier. Il s’agit là d’un véritable échec. Le directeur des cliniques s’est désisté de ce projet. Cela a conduit à une simple vente au privé de locaux publics, situés dans l’enceinte de l’hôpital, dans des conditions financières peu satisfaisantes [pour l’hôpital]. L’établissement en déficit aurait pu mener une négociation plus soutenue afin de recueillir des recettes plus conséquentes. »

Que va-t-il se passer maintenant ?

Le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a reçu à la mi-mars le sénateur-Maire Alain Gournac et le Maire Emmanuel Lamy, rencontre qui a donné lieu à un communiqué. Il est demandé par les services du ministre à la communauté médicale de redéfinir pour l’été 2011 un projet médical d’établissement. Dans un deuxième temps, l’ARS examinera ce projet dans le cadre d’une politique de territoire de Santé pour affiner le nombre de lits définitif nécessaires à un nouvel établissement. Puis le ministère à l’automne 2011 examinera les possibilités ou non de soutien dans le cadre du Plan National Hôpital 2012.

Quelles seront les conditions et les conséquences d’une nouvelle décision à l’automne 2011 ?
Le ministère semble poser des conditions préalables très contraignantes : un redressement des comptes de l’hôpital, l’apport de fonds propres par la vente de terrains, l’absence de subvention d’Etat en capital. Le ministère semble attendre un projet médical d’une capacité inférieure au premier projet de 834 lits (400, 500 lits ?). Dans son optique, il s’agit d’un nouvel hôpital sur un site tiers qui se financerait en vendant du foncier à Poissy et à Saint-Germain. Il sera étudié la vente de 2/3 du site de Saint-Germain.
Y a-t-il d’autres possibilités ?
Si ce nouveau projet n’est pas retenu à l’automne 2011 dans l’enveloppe hôpital 2012, deux hypothèses ne sont pas à écarter. La première consisterait à une restructuration de Poissy (faisabilité et quel coût ? Devenir alors de Saint-Germain ?). La deuxième, à  l’image de choix dans d’autres régions : privilégier pour le département un très grand établissement public, beaucoup plus éloigné de notre ville.
Quel est le devenir de l’offre de soins gérée par l’hôpital public demain ?
Quelle que soit la décision à l’automne, on voit bien que les conséquences sur le site de Saint-Germain seront importantes. Les questions restent nombreuses. Comment un projet de 450 lits par exemple
pourrait-il remplacer l’offre actuelle de Poissy / Saint-Germain avec ses 1250 lits ?
Il y a quelques semaines un praticien de l’hôpital de Saint-Germain rappelait qu’à terme « ...j’ai l’impression que les patients demain seront redirigés vers les cliniques. Il y a beaucoup de bonnes choses dans les cliniques, mais le prix des soins y est trois à quatre fois supérieur qu’à l’hôpital. Il y aura une médecine à deux vitesses. On a du souci à se faire ». La loi Hospitalisation, Patients, Santé et Territoire a créé un contexte de rationalisation extrême. De plus la mise en place de la tarification à l’activité a entraîné une course sans fin sur les activités « rentables ». En matière de Santé publique, cela ne peut pas être le seul indicateur. Qui fera demain les activités de long séjour, la gériatrie ou encore la psychiatrie ?
C’est vraiment le sens de nos convictions et de notre combat de défendre haut et fort la présence de l’hôpital public avant tout sur notre territoire.

* http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/114000072

 

Retrouvez cet article dans notre nouveau journal de section, Saint-Germain socialiste n°5.

 

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