Les chroniques de l'été (1) : une journée aux urgences de l'hôpital de Poissy
Ce week-end, j’ai accompagné à l’hôpital une personne âgée tombée violemment à son domicile. La chute a meurtri particulièrement le visage où le nez me semble fracturé. Direction les urgences. Pas celles de l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye, car depuis le 10 juillet jusqu’au 29 août 2010, elles sont fermées et transférées à l’hôpital de Poissy, et ceci – dixit l’hôpital, « pour tenir compte de la baisse de fréquentation » (sic !).
C’est donc le CHI de Poissy qui accueille toutes les urgences 24h/24 pour notre bassin de vie régional, soit 700.000 habitants ! Avec chaque été de vrais problèmes pour la prise en charge des malades.
La salle d’accueil est déjà pleine. Ouverture du dossier, prise de tension, puis l’attente commence. Les minutes s’égrènent puis les heures. De la salle d’attente, on passe dans le couloir où les brancards, avec chacun un patient, sont alignés dans un désordre peut-être organisé, en tout cas, les infirmières y perdent parfois leur malade. Dans ce couloir, on y côtoie brancardiers, pompiers, amenant son flux incessant de nouveaux arrivants, et même policiers qui « accompagnent » un détenu. Patient, jamais ce mot n’a aussi bien correspondu à sa signification première. Aux urgences, il faut avant tout être patient ! Je suis épaté par la personne âgée que j’accompagne qui pense avant tout aux conditions de travail totalement folles du personnel médical, qui, avec beaucoup de dévouement, fait face à une situation très tendue.
Enfin, direction un box individualisé, et venue du médecin de garde (on nous dit qu’ils sont deux, mais je n’en ai vu qu’un). Constat de fracture, pas de radio, pas nécessaire pour le nez selon le médecin, une ordonnance et c’est fini.
Nous avons passé en tout 7H30 aux urgences dont temps médical, avec l’accueil, la prise de tension et la consultation médecin, 6 minutes. On nous dit parfois, qu’en France, nous avons le meilleur système médical au monde ! Une journée aux urgences relativise ces propos ! A la sortie, l’infirmière nous glisse qu’il reste encore 30 patients ; il est 19h, elle soupire et déclare « les derniers ne seront vraisemblablement examinés que demain matin ».
Dans la voiture, je repense à cette phrase de ce grand médecin hospitalier défenseur du système public qui déclarait « … faites en sorte qu’il ne vous arrive rien en France entre le 15 juillet et le 15 août … ».
Pascal Lévêque, conseiller municipal PS de Saint-Germain-en-Laye
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