Les propositions du PS pour améliorer l'école dans les quartiers défavorisés
Certains de nos lecteurs nous proposent des contributions spontanées. Nous en publions une aujourd'hui.
Les médecins n’y viendraient plus. La Poste aurait démissionné. Les bons professeurs s’enfuient… Certains quartiers, sous prétexte d’être appauvris et délaissés, au lieu d’être au centre des aides, sont des repoussoirs pour les services publics, les politiques et les entreprises. Si c'est bien dommage, c'est surtout scandaleux.
Quelle est la politique de la droite depuis 2002? Certains quartiers urbains se sont révoltés en 2005. D’autres, plus ruraux, se sont encore plus paupérisés ces dernières années. Où est le fameux "Plan Marshall des banlieues" promis par la Droite? La Droite ne cesse de dire depuis de 8 ans que c’est la faute de « ceux d’avant ». On pourrait parier que dans 30 ans ils diront que c’est la faute de ceux d’il y a 38 ans… Et puis quoi encore ? N’ont-ils pas eu d’autres idées ? Si, peut être… Mais pour quels résultats ? Car les constats empirent très clairement.
Le document préparatoire à la convention du PS sur l’égalité rendu public le 2 novembre et soumis au vote des militants le 2 décembre pose les premières pistes d’une politique sociale dans des zones de plus en plus marginalisées. Tout commence par l’école. Si on peut y repérer les talents, les former et les mettre en avant, les gens des cités auront leurs porte-paroles, leurs nouveaux leaders et finalement des modèles de réussite. Si on peut aider les plus faibles au travers d’un système éducatif performant, alors certainement que les situations d’échec diminueront et les problèmes qui vont avec, du chômage à la délinquance. Et peut être que ces quartiers redeviendront enfin attractifs et moins caricaturés !
Ce document de fond propose par exemple de limiter à 15 élèves les effectifs dans les classes des établissements scolaires en ZEP. Personne ne note qu'il s'agit là d'une proposition du Haut Conseil à l'Education, que ce dernier avait lui même repris d'une idée développée par les socialistes allemands dans certains Länders, et que c’est une idée qui marche (et qui n'est reprise in fine que par le PS) !
Bruno Julliard, secrétaire national PS en charge de l’éducation, souhaite aussi mettre en place des bourses d’excellence et réfléchir aux différents dispositifs sociaux qui pourraient permettre aux élèves des quartiers de s’en sortir. On pense par exemple à l’initiative de Sciences Po Paris et aux conventions d’éducation prioritaire. On peut aussi penser à cette formidable initiative de la fondation Euris, qui, sous l'égide de la Fondation de France et de Jean-Charles Naouri, le PDG de Casino, attribue plusieurs dizaines de bourses à des bacheliers issus de zones d'éducation prioritaire ou ayant effectué une partie de leur scolarité en zone sensible, à condition qu'ils aient un projet professionnel en tête. La région Ile-de-France, sous l’égide du socialiste Jean-Paul Huchon, est en train de mettre en place un système d’aide aux familles qui veulent accompagner financièrement la formation de leurs enfants pour les aider à payer le séjour d’échange linguistique ou les cours particuliers par exemple.
Les projets politiques, associatifs ou privés ne manquent pas pour essayer de venir à bout des difficultés des banlieues, plus particulièrement ceux liés à la formation initiale. Pourquoi donc n’en voit-on aucun repris par le gouvernement ? Une chose est plus importante pour la droite que celle d’aider les jeunes des cités : s’opposer dogmatiquement au PS. Les Français trancheront…
Pour aller plus loin :