Intercommunalité : le préfet des Yvelines passe en force

Publié le par Parti Socialiste de Saint-Germain-en-Laye

ZoomintercoIl n’y aura finalement pas de miracle : au terme d’une parodie de concertation qui aura duré 8 mois, la droite départementale et l’Etat, représenté par le préfet Michel Jau, ont choisi de passer en force et d’imposer à Poissy, Achères et Conflans-Sainte-Honorine de rejoindre la communauté de communes Seine et Forêts. Un regroupement dont elles ne veulent pas.

Ce passage en force, sans respect du choix des élus locaux et des habitants, sans recherche de consensus, est inadmissible.

D’autant plus inadmissible, qu’en l’état, ce regroupement est une aberration et un non-sens.

Du point de vue du périmètre d’abord : totalement surdimensionné, il comptera plus de 200.000 habitants alors que la taille moyenne d’une communauté de communes en France est de 20.000 habitants. A droite, chez Emmanuel Lamy en particulier, ce gigantisme est justifié par l’argument de la taille critique et par celui de la "menace" que constituerait la communauté d’agglomération voisine de Versailles Grand Parc (250.000 habitants). Mastodonte contre mastodonte donc, voilà où serait la solution.

Du point de vue de la cohérence territoriale ensuite : quels projets communs de développement économique ou d’aménagement de l’espace peut-on envisager pour ce territoire, illogique en termes de bassin de vie, hétérogène, regroupant à l’Est des communes aux territoires à l’urbanisme en voie d’achèvement et à l’Ouest des villes en pleine rénovation ?

Illogique et difficilement pilotable donc. Et pourtant, alors qu’il faisait partie des regroupements les plus dénoncés pour leur incohérence (y compris à droite, par le Nouveau centre en particulier), le projet a été farouchement défendu par la majorité municipale de Saint-Germain-en-Laye, emmenée par Emmanuel Lamy qui en loue le « périmètre cohérent » (sic) nécessaire à « la mise en synergie de grands projets structurants… ».

Curieuse prise de position lorsque l’on connaît le rapport de force qu’Emmanuel Lamy impose à son opposition de gauche. Pourquoi donc avoir si âprement défendu (promu ?) ce rattachement ?

D’abord pour des raisons de stratégie territoriale : inclure la PAC (Poissy-Achères-Conflans), c’est espérer pouvoir peser sur des projets d’aménagement d’envergure dont Saint-Germain-en-Laye est à l’heure actuelle de facto exclue.

En effet, l’essentiel des opérations d’aménagement pilotées par l’Etat dans le cadre du Grand Paris sont sur ce secteur dit de la Confluence, qui est en train de devenir un pôle de développement métropolitain majeur.

Opération d’Intérêt National Seine-Aval (1 des 3 opérations d’aménagement du territoire d’Ile-de-France avec les OIN de la Défense et Seine-Arche à Nanterre) sur le périmètre de laquelle sont les villes de Poissy, Achères et Conflans, développement de la vallée de la Seine (projet Axe Seine), construction d’une plateforme portuaire multimodale à Achères (futur port du Grand Paris), par ailleurs promue pôle d’excellence dédié à l’industrie de l'éco-mobilité, gare TGV Achères - Grand Cormier (nouvelle ligne à grande vitesse Paris-Normandie) ou débouché d’Eole à l’Ouest : on l’aura compris, la dynamique est clairement à l’Ouest de Saint-Germain.

Evidemment, la seconde raison relève d’une logique strictement partisane et politicienne.

Inclure Poissy, Achères et Conflans dans une intercommunalité majoritairement de droite participe d’une stratégie destinée à les affaiblir et à diluer les zones d’influence de la Gauche yvelinoise en constante progression depuis 2008.

Ce passage en force, pratique habituelle de l’UMP, en rappelle d’ailleurs d’autres : dans le département voisin des Hauts-de-Seine, la fusion de l’EPAD (établissement public gérant le quartier d’affaires de la Défense) avec l’EPASA - établissement public dépendant de la ville de Nanterre et contre la volonté de cette ville de gauche - fut un moyen efficace de réduire l’autonomie des villes d’opposition.

Carte 27-avril-2011 ZoomEn l'absence d'un large consensus, la solution naturelle consistait à définir deux intercommunalités, selon le tracé des deux associations de préfiguration qui existaient (comme le prouve la carte ci-contre, encore sur le site de la préfecture bien après l'annonce du préfet) : Saint-Germain et ses voisines, y compris Maisons-Laffitte d'une part, et la PAC d’autre part.

Les élus de gauche yvelinois ont donc dans ce contexte demandé un report de l’adoption du Schéma proposé par le Préfet et envoyé un courrier en ce sens au Premier ministre et au Ministre en charge des Collectivités locales.

Nous ne pouvons admettre que pour des raisons de logique partisane la constitution de regroupements intercommunaux ne repose pas sur l’intérêt général, un projet de territoire et un large consensus des habitants et des élus locaux.

 

A lire précédemment sur notre blog :

Intercommunalité dans les Yvelines : non au passage en force pour des raisons partisanes ! (11/2011)

Pourquoi nous avons voté contre la proposition du Préfet des Yvelines sur l'intercommunalité (2/2) (08/2011)

Pourquoi nous avons voté contre la proposition du Préfet des Yvelines sur l'intercommunalité (1/2) (08/2011) 

Débat animé sur l'intercommunalité au conseil municipal de Saint-Germain (07/2011)

Intercommunalité : le projet du Préfet des Yvelines suscite le mécontentement (05/2011) 

Publié dans Intercommunalité

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