Sidru : Le syndicat a contracté des emprunts à hauts risques (Le Parisien 7/11/08)

Publié le par Parti Socialiste de Saint-Germain-en-Laye

Article du Parisien aujourd'hui.

L'article ne le mentionne pas mais c'est bien la section PS de Saint-Germain qui a révélé l'affaire à l'été 2007 et qui alerte les élus du Sidru depuis cette date. Le président du Sidru, également maire de Saint-Germain, s'est refusé jusqu'au 17 octobre dernier (cf notre article) à confirmer nos estimations, mettant même en cause la veille nos élus lors d'un conseil municipal houleux. Mais personne ne peut nier désormais que ce syndicat intercommunal a contracté des prêts à très haut risques pour réduire sa dette et que les conséquences sont potentiellement très graves pour les finances des communes concernées.

Retrouvez l'ensemble de nos articles et nos estimations trimestrielles dans notre dossier Sidru.


La crise mondiale frappe l'incinérateur
La dette du Sidru, qui gère l'incinérateur Azalys, pourrait s'aggraver. Le syndicat a contracté des emprunts à hauts risques
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REUNION de crise ce matin à la mairie de Saint-Germain-en-Laye. Les élus des quinze communes * du syndicat intercommunal pour la destruction des résidus urbains (Sidru) voient rouge. Ils vont très certainement devoir revoir leur fiscalité locale et augmenter la taxe consacrée au traitement des déchets. La crise mondiale risque bien d'aggraver la situation financière de leur usine d'incinération de Carrières-sous-Poissy, déjà en difficulté. Les emprunts, appelés swaps, contractés pour rembourser la dette et combler le déficit, suivent la pente fatale du marché monétaire mondial.

Aujourd'hui, Emmanuel Lamy, le maire (UMP) de Saint-Germain-en-Laye et président du Sidru, rassemble en urgence ses homologues. L'objectif de la réunion est d'évoquer les engagements financiers du syndicat, qui gère l'incinérateur Azalys de Carrières-sous-Poissy.

115 000 t de déchets traités par an

Depuis le début de la crise, de nombreux élus tirent le signal d'alarme et parmi eux plusieurs dénoncent la gestion « hasardeuse » du président. L'effondrement des banques leur fait craindre le pire, d'autant que le syndicat s'était endetté sur vingt et trente ans, pour un montant global de 55 M€, pour réaliser Azalys, mis en service en 1998.

Selon ses détracteurs, Emmanuel Lamy s'est lancé dans des opérations spéculatives à « hauts risques ». « Ces contrats sont légaux, mais ils peuvent avoir des répercussions néfastes pour l'équilibre du Sidru, redoute un opposant. Ces instruments misent sur les cours des monnaies et les intérêts fluctuent en fonction de l'économie mondiale. »

« Depuis trois ans, la taxe d'enlèvement des déchets ménagers a augmenté de 18 % pour ma ville », déplore pour sa part Eddie Aït, le maire (PRG) de Carrières-sous-Poissy. L'édile, inquiet, évoque le montant de la dette du Sidru. « Elle est actuellement de 228,54 € par habitant, contre 104 € au syndicat de l'agglomération parisienne et seulement 15 € à celui de Plaisir », insiste-t-il.

Azalys traite 115 000 t de déchets par an, produites par les 200 000 habitants des 15 communes. Mais l'établissement surdimensionné ne fonctionne qu'à 60 % de ses capacités. Pour beaucoup, la solution serait d'importer des déchets de l'extérieur, en provenance de l'industrie ou de communes extérieures au syndicat afin d'augmenter les recettes. « Toutefois, avec une dette importante et des coûts de fonctionnement élevés, les tarifs ne sont pas attractifs », soulignent les écologistes de Poissy, regroupés au sein de l'association Vivre sa ville.

Yves Fossey Le Parisien

* Communes adhérentes : Achères, Aigremont, Andrésy, Carrières-sous-Poissy, Chambourcy, Conflans-Sainte-Honorine, Fourqueux, Le Mesnil-le-Roi, Médan, Morainvilliers, Orgeval, Poissy, Saint-Germain-en-Laye, Verneuil-sur-Seine, Vernouillet.

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